La mutuelle expatrié : Vous partez, soyez couvert 🛫

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On estime qu’il y a actuellement plus de 2,5 millions de Français établis à l’étranger, que ce soit pour le travail ou les études. Un chiffre qui continue de s’accroître, car le nombre de Français travaillant à l’étranger augmente d’environ 5 % chaque année. Evidemment, travailler à l’année hors de France implique une bonne maîtrise de sa couverture sociale. Est-ce que la Sécurité sociale fonctionne pour les expatriés ? Comment se font les remboursements ? Nombreuses sont les questions que peuvent se poser les travailleurs expatriés. Pour les réponses, tout dépend du statut du ressortissant français.

| Le cas du « travailleur détaché »

Si vous êtes « travailleur détaché », vous pouvez disposer de la couverture du régime d’Assurance maladie français.

Cela vous couvre pour la part obligatoire. Pour la part complémentaire, vous pouvez soit bénéficier de la mutuelle de votre employeur ; soit souscrire une mutuelle individuelle vous garantissant à l’international ou encore d’une mutuelle spécialisée pour les expatriés.

| Le cas du « travailleur expatrié »

Si vous êtes « travailleur expatrié », vous devez de préférence être affilié à la CFE (Caisse des Français à l’Etranger), pour le remboursement de la part obligatoire, et pouvez souscrire une mutuelle internationale ou spécifique pour expatrié, pour bénéficier de remboursements complémentaires.

| Les différents types de couverture, selon le type de séjour

Votre statut lors de votre séjour à l'étanger Les démarches à effectuer
Vacances en UE Se procurer la Carte Européenne d'Assurance Maladie (CEAM)
à demander au moins 15 jours avant votre départ
Vacances hors UE Garder toutes les feuilles de soin et les transmettre à son retour en France
(remboursements selon son affiliation à la Convention Bilatérale)
Expatrié Adhérer à la CFE (Caisse des Français à l'Étranger) et / ou à une assurance santé
Voyageur détaché Rien de spécial: vous continuez à être affilié au régome français
Étudiant (- 20 ans) Frais médicaux pris en charge par la Caisse d'Assurance Maladie des parents
Étudiant (+ 20 ans) En Europe: faire la demande de la CEAM
Hors Europe: souscrire au régime local de santé et / ou à la CFE

| Le passage quasiment obligé pour le travailleur expatrié, la CFE

* Quelles sont les démarches à faire selon qui je suis

En cas d’expatriation, il faut savoir que vous perdez vos droits à l’Assurance maladie française. À ce sujet, il faudra déclarer votre changement de situation à la Sécurité sociale.

Vous devenez rattaché au régime social du pays dans lequel vous vous rendez.
Fort heureusement, en tant que ressortissant français, vous avez la chance de pouvoir adhérer à la Caisse des Français à l’Etranger (CFE).

Cette caisse de Sécurité sociale est un organisme privé chargé d’un service public.

Financièrement autonome, elle est régie par le Code de la Sécurité sociale et placée sous tutelle de 2 ministères :

✔ Le Ministère de l’emploi et de la solidarité

✔ Le Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie

Son atout est que, peu importe votre situation, du moment que vous êtes français à l’étranger, vous pouvez adhérer à la CFE contre le risque de maladie. La CFE couvre trois risques : maladie – maternité – invalidité, vieillesse et accidents de travail.

Selon votre situation et votre environnement de travail, vous pouvez souscrire aux risques qui vous concernent.

Elle a donc l’avantage d’être modulable. Comme la Sécurité sociale, la CFE assure le remboursement des frais médicaux à l’étranger, mais uniquement dans la limite des tarifs appliqués en France. Elle est donc rarement suffisante car, si elle est très bien adaptée aux coûts français, elle est parfois très peu efficace pour les tarifs pratiqués à l’étranger.

En effet, ce n’est pas parce que le coût de la vie est faible dans certains pays que les frais médicaux le sont aussi. Il convient donc d’ajouter à la CFE une mutuelle, dont les prestations seront fonction du pays dans lequel vous vous rendez.

A titre d’exemple, voici le coût des consultations des généralistes dans quelques pays : 

| Avant le départ

Afin de partir l’esprit tranquille, voici quelques conseils pour anticiper votre départ. En matière de santé, assurez-vous que vos vaccins soient à jour et que le pays dans lequel vous vous rendez n’en demande pas davantage. En effet, dans certaines régions du monde, la vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire pour passer les frontières. D’autres vaccins ne sont pas obligatoires mais conseillés. Renseignez-vous avant votre départ : il vous sera souvent plus facile d’effectuer ces démarches en France plutôt que sur place. Si vous suivez un traitement médical, consultez votre médecin traitant afin de trouver la solution la plus optimale pour poursuivre la prise de votre traitement.  Soit des équivalences existent dans le pays d’accueil, soit il faudra envisager l’envoi des médicaments nécessaires pour votre santé. Si vous voyagez avec des médicaments, n’oubliez pas leur ordonnance, essentielle en cas de contrôle. Attention : des produits considérés comme des médicaments en France peuvent être jugés illicites dans d’autres pays. Lorsque vous voyagez, assurez-vous d’avoir toujours sur vous l’ordonnance correspondant à leur prescription. Si vous êtes expatrié, avant votre départ, renseignez-vous pour savoir si le pays d’accueil exige une période minimum d’assurance, d’activité professionnelle ou de résidence pour bénéficier de l’ouverture de vos droits. Si c’est le cas, il vous faudra remplir l’imprimé E104 (à demander auprès de votre Caisse d’assurance maladie actuelle), qui résume les périodes de votre assurance maladie en France. Ainsi vous pouvez immédiatement obtenir la prise en charge de vos frais médicaux dans le pays d’expatriation. Dans tous les autres cas (détachement, fonctionnaire, travailleur frontalier), vous devrez compléter le formulaire S1 et le remettre au régime de Sécurité sociale local. C’est un formulaire d’inscription qui vous permet de bénéficier de l’Assurance Maladie française à l’étranger et du remboursement des soins à l’étranger.

| Deux options de couverture

Les travailleurs expatriés ont le choix entre deux options de couverture :

* CFE et complémentaire santé

Si vous adhérez à la CFE, il est fortement conseillé de souscrire à une complémentaire santé. Cette dernière aura pour vocation de compléter les remboursements proposés par la CFE et d’être ainsi mieux ajusté aux frais de santé auxquels vous vous exposez lorsque vous vivez à l’étranger.

Par exemple,  la CFE, comme la Sécurité sociale française, fixe la base de remboursement d’une consultation chez un généraliste à 25 €. Elle assure 70 % de la prise en charge sur cette base. Cependant, si à l’étranger, les coûts d’une consultation chez un généraliste s’élèvent au double, le remboursement sera toujours sur la base de 70 % des 25 euros. Ainsi, vous ne serez remboursé que de 16,50 € sur votre consultation à 50 €.

Ne pas avoir de mutuelle vous engage donc à ne bénéficier que des remboursements de la CFE (voire uniquement du régime de protection local) qui peuvent parfois être très faibles. Les frais restant à votre charge pourront donc, selon le pays d’accueil, être très élevés.

De plus, nous avons souvent le réflexe de penser que les frais de santé sont proportionnels au coût de la vie dans le pays d’accueil. Cette idée reçue est trompeuse et peut engendrer de fortes déconvenues.

Si vous adhérez à la CFE et à une assurance complémentaire, votre remboursement va intervenir en deux temps puisque vous avez deux organismes :

✔ Dans un premier temps, vous recevrez la part réglementaire de la CFE (taux sont basés sur ceux de la Sécurité sociale)

✔ Puis, selon le montant restant, votre assurance couvrira la part

Dans certains cas, la CFE a lié des partenariats avec des mutuelles complémentaires et vous recevez directement le remboursement total de vos frais de santé. Ainsi, les délais sont plus courts et les démarches plus simples puisque vous n’avez qu’un seul et même interlocuteur.

| Assurance santé « au premier euro »

La mutuelle au premier euro implique l’intervention d’un assureur privé. Comme son nom l’indique, ce type d’assurance signifie que les frais de santé sont pris en charge dès le 1er euro dépensé. Il n’y a aucune intervention d’un autre organisme. C’est elle qui dispense de la totalité des remboursements. Il est donc essentiel de bien choisir et de bien étudier les différents contrats « au premier euro », car vous ne compterez que sur votre mutuelle pour tous vos remboursements de frais de santé. Certaines conditions encadrent la souscription d’une assurance santé expatrié « au premier euro ». Tout d’abord, la durée minimale de souscription est généralement de 12 mois. Par ailleurs, une assurance prévoyance internationale (décès, invalidité) peut la compléter. Ce type d’assurance santé propose de nombreuses options, permettant de construire votre contrat « à la carte », selon votre profil, votre situation professionnelle et votre destination d’expatriation. L’assurance santé internationale « au premier euro » est une offre qui vous permet d’être couvert dans votre pays d’expatriation, mais pas uniquement. Ainsi, en cas de déménagement, votre assurance médicale internationale continue de s’appliquer et de vous couvrir. Cette option est une solution confortable puisqu’elle limite les démarches administratives en cas de déménagements successifs. Vous restez ainsi protégé où que vous soyez. De plus, elle n’inclut qu’un seul régime et donc un seul remboursement global. Concernant le fonctionnement, la plupart du temps, vous pouvez transmettre vos feuilles de soin directement en ligne et bénéficier d’un remboursement rapide. Certaines assurances « au premier euro » ont mis en place le tiers payant et vous dispensent même d’avancer les frais dans les établissements conventionnés.

| Quelles garanties choisir ?

Il est bien évident qu’il faut adapter ses garanties au pays où l’on se rend. Il est donc primordial de se renseigner sur le coût des frais médicaux, mais aussi sur les pratiques du pays. Ainsi, par exemple, l’Angleterre ne rembourse correctement les frais de santé que s’ils ont été dispensés dans un établissement public. Les délais d’accès y sont très longs. S’adresser à un établissement privé raccourcira le délai d’attente mais rallongera d’autant la facture !

Il est également fondamental de se renseigner sur les risques sanitaires et sécuritaires du pays : hygiène alimentaire, traitement de l’eau, climat et environnement (par exemple les risques de piqûres ou de morsures), mais aussi maladies infectieuses, telles que le paludisme, la dengue ou encore l’hépatite.

Ces renseignements vous permettront de mieux cerner les risques liés à votre santé et vous permettront d’adapter le niveau de vos garanties. Enfin, ne négligez pas la garantie rapatriement qui, souvent proposée en option, vous évite un départ en catastrophe en cas de besoin de retour urgent.  Même s’il est difficile de penser au pire lorsqu’on envisage une expatriation, prévenir le risque s’avère toujours la meilleure des options

* Les garanties indispensables :

  • Hospitalisation
  • Optique et dentaire
  • Soins de médecine courante (médecins, médicaments, analyses…)

* Les garanties conseillées :

  • Assistance rapatriement
  • Prise en charge en cas d’hospitalisation (tiers payant mondial) qui vous permet de ne pas faire l’avance des frais médicaux en cas d’hospitalisation
  • Protection juridique
  • Remboursement des frais médicaux dans la devise de votre choix
  • Accès à un centre d’appel multilingue
  • Assistance dans les procédures médicales.

| Le cas particulier de la Chine

* En Chine, il est obligatoire de s’affilier au régime local

Depuis octobre 2011, l’affiliation au régime d’assurance social chinois est obligatoire pour tout étranger travaillant en Chine. Il faut néanmoins rester vigilant sur les modalités de remboursement, car la Sécurité sociale chinoise reste très limitée comparée au régime français. Si celle-ci propose bien une prise en charge pour les frais médicaux, les frais de maternité, les retraites et les accidents du travail, les bases de remboursement sont très faibles.

Afin de vous garantir une meilleure prise en charge, il vous est fortement conseillé de souscrire à une assurance complémentaire du type CFE ou, encore mieux, une mutuelle internationale.

Du fait de votre affiliation au régime chinois vous serez, bien évidemment, obligé de cotiser. En tant que français résidant et travaillant en Chine, le montant de vos cotisations salariales correspond à un prélèvement mensuel de 2 534 RMB (soit 319 €) pour des rémunérations brutes mensuelles supérieures à 14 076 RMB (soit 1772 €). À cette dépense, vous devrez ajouter le coût d’une assurance santé privée pour expatrié, qui vous ouvrira l’accès à des soins de qualité dispensés par des cliniques privées.

Suivant votre situation financière, il est possible de bénéficier d’une aide de l’État français pour la prise en charge des cotisations. Cette mesure concerne les personnes vivant en Chine dont les revenus sont inférieurs à 50% du plafond de la Sécurité sociale (soit 19 866 € en 2018). Le dossier de demande doit être remis au service consulaire.

* Et les remboursements ?

En Chine, les établissements de santé ne pratiquent pas le tiers payant mais l’avance de frais. Autrement dit, c’est aux patients de régler la facture à la fin de la consultation ou au moment de l’achat de médicaments. L’assuré doit ensuite effectuer les démarches pour accéder au remboursement de sa mutuelle santé. En cas d’hospitalisation, une prise en charge directe par la complémentaire santé est possible dans le privé, pour tout séjour de plus de 24 heures.

* Comment choisir son médecin en Chine ?

Bien évidemment, en Chine, la plupart des médecins ne parlent que Chinois ! Aussi, pour trouver un médecin de confiance et parlant anglais, vous avez plusieurs options :

  • Les consulats de France à Pékin, Shanghai, Canton et Wuhan disposent de listes de notoriété médicale où vous trouverez les médecins, spécialistes, cliniques et hôpitaux de confiance.
  • Si vous avez contracté une assurance internationale, contactez votre assureur pour obtenir une liste de médecins et établissements médicaux où vous bénéficierez d’une prise en charge partielle ou totale de vos frais.
  • Vous avez aussi la possibilité de contacter le réseau d’expatriés français dans votre localité afin d’avoir plus de précisions.
  • Sachez que la CFE a un accord de prise en charge avec un hôpital de Shanghai.

* Bon à savoir à propos des pharmacies chinoises

En cas de consultation à l’hôpital, si le médecin vous a prescrit des médicaments, ne partez pas tout de suite ! Les hôpitaux possèdent leur propre pharmacie à l’intérieur de leur bâtiment, le plus souvent au rez-de-chaussée. Parfois, on peut même en trouver deux : une pour la médecine chinoise et l’autre pour la médecine occidentale.

Néanmoins, sachez que les médicaments proposés sont uniquement des marques chinoises. Impossible donc de trouver nos célèbres Doliprane, Aspirine…
Avant de partir, pensez à faire votre réserve de médicaments. Ensuite, pendant votre séjour, n’hésitez pas à demander à vos proches de vous envoyer les médicaments que vous avez l’habitude d’utiliser.

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